Se choisir Soi
Dans cet article, je vous propose d’aborder l’art d’incarner notre propre centre sans égoïsme ni sacrifice. Car oui, se choisir Soi peut-être bien loin de toute forme d’egoïsme.
En démarrant cet article, j’ai en tête ce morceau de dessin animé « Talia » (cf. vidéo ci-dessous).
Dans la Vie deux possibilités s’offrent à nous :
– soit nous mettons tout en oeuvre désespérément pour que d’autres nous reconnaissent et nous choisissent
– soit il va falloir, pour notre plus grand bien et notre plus grande félicité, se choisir Soi.
En ce qui me concerne, je me choisis moi
Pourtant, il est claire que le monde nous pousse constamment à répondre aux attentes des autres . Pour être, bien vu.e, être reconnu.e comme une bonne personne, faire preuve de vertu…
Se choisir Soi semble parfois être un acte de rébellion, voire d’égoïsme.
Comment osons-nous ! Quel toupet !
Ou, comme les extrêmes cohabitent toujours ensemble, la société nous invite à nous auto-centrer. C’est une des dérive bien connue du développement personnel qui au lieu de nous pousser à nous améliorer nous transforme parfois en monstre.
Il existe pourtant une voie noble et essentielle où se choisir Soi devient un acte de guérison, d’alignement et de croissance intérieure. Et pouvoir s’autoriser à le faire est une grâce.
Loin d’être une négation, un rejet ou un manque de reconnaissance des autres ou une affirmation arrogante de soi, se choisir soi est une démarche profonde qui permet de renouer avec notre valeur, notre intégrité, le respect qui nous revient et notre vérité la plus intime, la plus profonde.
C’est une invitation à cesser de se sacrifier sous le poids des exigences extérieures et à se tourner vers notre centre pour y puiser la force de vivre une vie authentique et alignée.
L’illusion de la fusion
Souvent, lors des accompagnements, je retrouve cette même quête : la recherche effrénée de fusion.
Or, cela revient à une quête de l’amour qui efface l’essence de qui nous sommes, notre identité.
L’une des erreurs les plus courantes, souvent nourrie par des besoins émotionnels profonds, est la recherche de fusion avec l’autre.
Nous nous abandonnons.
Nous nous effaçons, pensant que si nous donnons tout de nous-mêmes, l’autre nous accordera enfin l’amour, la reconnaissance ou la validation que nous recherchons.
Mais cette quête de fusion, aussi séduisante soit-elle, porte en elle un piège : celui de la négation de soi.
Lorsque nous faisons passer les désirs, les attentes ou les besoins d’autrui avant les nôtres, nous nous perdons.
Nous en venons à oublier notre propre valeur, à diluer notre essence dans celle de l’autre, jusqu’à ne plus savoir qui nous sommes réellement.
Ce comportement, loin d’apporter la paix ou l’amour que nous recherchons, mène souvent à la frustration, à l’amertume, voire à un profond sentiment de vide.
Ou à contrario à une colère interne qui nous ronge et nous embrase nous amenant à nous faire du mal à nous même pour nous punir de cet affront ou plus justement dit cette trahison que nous nous infligeons à nous même.
En tentant de nous fondre dans l’autre, nous finissons par abandonner la relation la plus précieuse qui soit : celle que nous entretenons avec nous-mêmes.
Se choisir soi, un acte d’amour, non d’égoïsme
Se choisir soi ne signifie pas écarter les autres, ni se replier sur un individualisme froid.
C’est, au contraire, l’expression la plus pure d’amour que nous pouvons nous offrir, et paradoxalement, c’est aussi un cadeau pour ceux qui nous entourent.
Quand nous nous honorons, que nous reconnaissons notre valeur, que nous écoutons nos besoins profonds, nous devenons des êtres plus entiers, plus présents et plus capables d’aimer de manière saine.
Il est essentiel de comprendre que se choisir soi ne doit jamais être perçu comme un acte d’égoïsme, mais plutôt comme une réclamation de notre droit à l’intégrité.
Nous avons tous des besoins, des désirs, des limites, et il est impératif de les respecter.
Se choisir, c’est poser des frontières claires, non pas pour repousser les autres, mais pour se protéger et se respecter.
C’est en étant fidèle à nous-mêmes que nous pouvons offrir aux autres le meilleur de ce que nous sommes, sans nous trahir, sans nous sacrifier.
Le sacrifice ne fait pas de nous une bonne personne
Il existe cette idée faussement noble que se sacrifier pour les autres est la plus haute forme d’amour. Pourtant, ce n’est pas le cas.
En tant que constellatrice, je suis consciente du mal que le sacrifice inflige comme désordre et mal-être à la famille sur de nombreuses générations de la lignée à venir lorsqu’il n’est pas pleinement assumé et choisi.
Le sacrifice, lorsqu’il est subit ou devient un mode de vie, est destructeur.
Il installe une dynamique où l’on donne sans recevoir, où l’on s’épuise sans jamais se ressourcer.
Le sacrifice perpétuel n’élève ni celui qui le fait, ni ceux qui en bénéficient.
Il crée un déséquilibre énergétique et émotionnel, qui finit par nuire à toutes les relations concernées.
Se choisir soi, c’est prendre la responsabilité de son propre bien-être.
Cela implique de dire non, de poser des limites, et parfois, de s’éloigner de ceux qui ne respectent pas notre espace ou notre vérité.
Ce n’est pas un acte de rejet, mais plutôt une affirmation tranquille de notre droit à exister pleinement, sans avoir à nous diminuer pour plaire ou satisfaire les attentes d’autrui.
C’est ainsi que nous honorons la vie qui nous a été donnée et qui demande à être respecté.
L’ancrage dans la matière est une nécessité pour vivre une spiritualité incarnée
Pour beaucoup de personnes sensibles à la spiritualité, l’idée de se choisir peut sembler en contradiction avec des notions comme le don de soi, l’amour inconditionnel ou l’abandon de soi.
Mais la véritable spiritualité, loin d’être un renoncement à soi, nous invite à nous incarner pleinement.
Nous ne pouvons pas prétendre aimer profondément si nous ne commençons pas par nous aimer nous-mêmes.
Il est crucial de se rappeler que nous sommes à la fois des êtres spirituels et des êtres incarnés dans la matière.
Trouver l’équilibre entre ces deux dimensions est essentiel.
Se choisir, c’est accepter d’être pleinement présent.e dans la réalité matérielle.
Tout en prenant soin de notre corps, de notre esprit, de notre énergie.
C’est aussi reconnaître que nous avons des droits : celui au respect, à l’amour, à la dignité.
D’ailleurs, cela est plus que des droits.
Il s’agit de besoin auxquels nous nous devons de répondre.
Nous en sommes les garants pour nous-même.
Une spiritualité qui ne reconnaît pas la nécessité de cet ancrage risque de nous éloigner de nous-mêmes, nous faisant croire que pour être « éveillés », il faut se sacrifier ou nier nos propres besoins. Ou encore qu’il faut renier la matière. Ce qui est tout bonnement une hérésie, sinon pourquoi ferions-nous le voyage dans l’incarnation ?
Se choisir pour mieux aimer
Se choisir soi, c’est aussi offrir aux autres l’exemple d’une vie alignée.
C’est montrer qu’il est possible d’aimer sans se perdre, de donner sans s’épuiser.
D’être là pour l’autre sans s’oublier.
En nous choisissant, nous inspirons les autres à faire de même.
Nous leur montrons qu’ils peuvent eux aussi poser des limites, se respecter, s’aimer sans culpabilité.
Et lorsque chacun se choisit, les relations deviennent plus justes, plus équilibrées, plus vraies.
Se choisir soi est un acte d’amour et de respect.
Ce n’est ni un rejet de l’autre, ni un égoïsme déguisé.
C’est un choix conscient de s’honorer, de se respecter et de vivre en accord avec sa vérité intérieure.
En nous choisissant, nous devenons plus présents, plus authentiques, et paradoxalement, plus capables d’aimer profondément et sincèrement.
Se choisir soi, c’est enfin reconnaître que notre valeur ne dépend pas du regard ou des attentes des autres, mais de la relation intime que nous entretenons avec nous-mêmes.
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