Les souvenirs partagés sont une sorte d’ attaches invisibles qui nous empêchent de tourner la page
Lorsqu’une relation s’épuise, on pourrait croire qu’il suffit de constater l’évidence pour oser partir. Pourtant, combien de fois restons-nous, prisonnier.e.s d’un lien qui n’a plus la vitalité d’autrefois ?
L’amour a ses raisons que la raison n’explique pas – dit l’adage.
La raison seule ne suffit pas à trancher, car il y a en arrière-plan une trame invisible, tissée de souvenirs et d’expériences partagées. Chaque rire échangé, chaque projet construit ensemble devient une racine qui s’enfonce dans le sol de notre histoire. Même si l’arbre semble sec, ces racines continuent d’ancrer. On se surprend à tenir à une personne, une maison, à une chanson, à un lieu de vacances, comme si en y renonçant on effaçait aussi une partie de soi.
Ces loyautés familiales et transgénérationnelles qui nous enchaînent
À ces souvenirs s’ajoutent des loyautés bien plus subtiles. Ces loyautés sont des attaches invisibles particulièrement puissantes contre lesquelles il ne sert à rien de lutter. Une telle lutte est totalement inutile et absurde, dangereuse même parfois. La seule chose viable est de reconnaitre qu’elles sont plus grandes que nous et que nous pouvons les reconnaitre et chercher un terrain de conciliation.
Dans certaines familles, la séparation ou le divorce sont inacceptables. Cela se traduit par des interdictions et des injonctions. – “On n’abandonne pas” – “Il faut sauver son couple” – “Il faut tenir pour les enfants”
Ces injonctions ne sont pas toujours formulées explicitement. Pour autant, elles sont des attaches invisibles qui nous empêchent d’avancer en sens inverse. Mais les attaches invisibles que sont les injonctions circulent dans la mémoire familiale comme un écho silencieux. Or, cet écho silencieux fait loi. On reste alors par fidélité à une lignée, par crainte de répéter ce qui fut jugé “fautif” dans l’histoire des parents ou des grands-parents. Ou au contraire, on perpétue la même histoire par loyauté.
Ce qui se joue n’est plus seulement une relation entre deux personnes, mais la résonance d’un système plus large, qui pèse sur les choix individuels.
La culpabilité de quitter son couple et de se sentir responsable
Quitter, c’est aussi affronter le regard de l’autre. On se sent responsable de sa peine, de son désarroi, de la souffrance potentielle à venir. Alors, on se raconte à soi-même qu’en partant, on va infliger une blessure irréparable à l’autre.
Cette culpabilité agit comme une barrière invisible. Et en conséquence on se dit qu’il vaut mieux vaut rester et souffrir soi-même… Plutôt que de faire souffrir l’autre.
Cette illusion de responsabilité totale est pourtant trompeuse. Car chacun.e porte sa part dans l’histoire, et continuer une relation uniquement pour ne pas faire mal finit par détruire les deux protagonistes. Ainsi, la souffrance est bien là, diluée dans le temps. Et nous nous faisons mal tout en faisant mal à l’autre.
Pourquoi les attaches invisibles sont plus fortes que la raison
Tout cela explique pourquoi les attaches invisibles surpassent souvent les arguments rationnels. On peut lister les raisons de partir : fatigue, absence de désir, conflits répétés… Mais, au moment décisif, ce sont ces fils invisibles qui nous retiennent. Ils ne se voient pas, mais ils sont puissants : mémoire affective, loyautés inconscientes, culpabilité, peur d’effacer l’histoire. C’est ce qui rend la rupture si douloureuse et si complexe.
La part de loyautés et d’ailleurs aussi très souvent liée à notre systémique familiale qui se rejouent en résonance. Mettre en mouvement une constellation de notre relation ou de notre système d’origine est souvent très aidant.
Quitter une relation n’est donc jamais un simple choix pratique.
Compte tenu de l’influence qu’on les attaches invisibles sur notre capacité à agir, c’est un arrachement symbolique de choisir la séparation. Réussir à quitter la relation requière un travail de libération; Celui-ci demande de reconnaître, de mettre de mots sur ce qui est. Et d’honorer ce qui a été vécu et ce qui nous a liés, avant de pouvoir les déposer. Car ce n’est qu’en regardant ces attaches invisibles jusque-là, enfin dévoilées bien en face que l’on peut trouver la force de s’en défaire. Sans trahir ce qui a été, mais en ouvrant la voie à ce qui doit venir.
Savoir demander de l’aide en temps voulu est une bonne chose. L’aide est alors un accélérateur qui permet de voir que soit : – l’histoire n’est pas réellement terminée et que c’est pour cela que nous ne parvenons pas à y mettre fin – ou d’identifier ce qui empêche de mettre une fin à une histoire qui a déjà tout donné.
Si vous souhaitez être accompagné.e dans votre travail de deuil ou de guérison, je suis à votre service.
La question de couper le lien avec sa famille d’origine est souvent évoqué dans le cadre des thérapies traditionnelles. Or, dans le cadre de l'approche systémique, ce que cela implique et les conséquences sont bien différentes de ce qui est attendu lorsque cette démarche à lieu.
Certaines angoisses semblent ne pas avoir de cause précise dans notre histoire personnelle. Elles apparaissent tôt, comme un bruit de fond permanent, sans qu’aucun événement traumatique identifiable ne vienne les justifier.
Et si ce trouble intérieur ne prenait pas racine uniquement dans votre vécu, mais dans celui de vos parents, vos grands parents, les parents de ceux-ci… de vos ancêtres ? Cette anxiété serait-elle l' anxiété de vos parents ?
Quand l’amour s’éteint mais que l’on reste malgré tout. Il y a des moments où l’on sent que quelque chose s’est éteint. Pourtant prendre la décision qui s'impose est compliqué. Pourquoi est-il si difficile de quitter une relation qui s'épuise ?
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