La résonance familiale

Je suis assez perplexe de voir comment la vie me ramène systématiquement au sujet de la résonance familiale.
Pourtant, je l’ai longtemps consciencieusement contournée car les expérience pratiques qui m’ont été proposées se sont révélées insatisfaisantes ou vide de sens.
Le pourquoi de cet élan de la vie à m’y ramener pourrait, peut-être, être intéressant à regarder ou pas…
Je propose ici une petite rétrospective de ma propre expérience.

Mais ce qui est certain, c’est que la Vie m’y pousse gentiment… sans laisser un seul espace par lequel je pourrais éventuellement regarder ailleurs.
C’est assez drôle à observer.
Pour ne pas voir l’invitation, il me faudrait être aveugle, sourde et insensible ou complètement […] je vous laisse insérer le mot que vous souhaitez ici.

Ma découverte des constellations familiales

J’ai rencontré les constellations familiales en 2013.
A l’époque j’avais trouvé le sujet et le principe intéressant; bien qu’un peu étrange dans sa mise en oeuvre.

J’avais tout de suite été touchée par la résonance familiale qui relie chacun des membres d’une même famille… ou peut-être que ma mémoire me joue des tours.
En tout cas, ce qui est certain, c’est que j’ai toujours eu un bagou particulier pour ce qui est de l’ordre de la systémique.
Et pour cause !
Ma conception du monde est un ensemble de systèmes qui s’entremèlent et s’influencent les uns les autres.

Ma première expérience de mise en mouvement de la résonance familiale

Ma première expérience des constellations familiales a eu lieu lors d’un salon.
Une constellatrice proposait un atelier découverte d’une heure.
J’avais alors été choisie comme représentante parmi une cinquantaine de personnes.

En bonne empathique, hypersensible… il a été très facile d’être à la place d’un.e autre et endosser son rôle tout en ressentant que qui se joue pour elle ou lui.
Dès que j’ai été positionnée, j’ai eu accès à une multitude de ressentis, de connaissances et d’informations en lien avec la personne que je représentais.

En une heure, introduire ce que sont les constellations familiales, présenter le principe de fonctionnement, questionner la personne qui constelle… c’était bien trop court !
La constellation a due être stoppée avant la fin avec perte et fracas.
Nous avons été jetés dehors pour que nous libérions la salle pour le prochain intervenant.
Respecter l’horaire donné est normal, mais il semble que la constellatrice n’en avait tout bonnement rien à faire.
Son egocentrisme et son manque de respect pour le professionnel qui avait aussi un atelier à tenir m’a choquée.
L’atterrissage a été un peu raide à digérer même si l’expérience a prouvé la puissance du positionnement systémique.

J’avais trouvé cela Waouh !

Ma seconde expérience de mise en mouvement de la résonance familiale

Quelques mois plus tard, je décidais de participer à une session de groupe sur une journée.
Nous étions un petit groupe de 6/8 personnes.
Les personnes qui constelleraient étaient tirées au sort.
Toutes les participantes avaient réglé le même tarif tout en ne sachant pas si elles seraient constellées ou pas.
J’ai été tirée au sort et ai donc été une des deux personnes constellée.
Chaque constellation a duré plus de 2 heures !

Et pourtant, malgré cette durée considérable ce qui m’est resté après cela, c’est le goût amer d’un inachevé; de quelque chose d’incomplet.

D’autant plus dans la posture de la constellée.
Sans vouloir diminuer qui que ce soit, j’ai expérimenté de voir que les représentants ne percevaient qu’une part minime de ce qui se jouait, que les facilitatrices ne percevaient que ce qui se trouvait en surface et que nous n’allions pas au fond des choses.

Cela avait été tellement agaçant de voir que les constellatrices étaient sourdes et aveugles à ce que le système appelait à rendre visible pour que cela puisse être reconnu et régulé, que j’en suis venue à faire cette chose horrible que je ne souhaite à aucun.e accompagnant.e.

Habituellement, je me refuse à ce genre de chose car je tiens à respecter le cadre posé par le.s professionnel.s.
Mais là, je n’ai pas pu.
Cela a été plus fort que moi.

J’ai pris la parole et donc le contrôle de ma propre constellation alors que mon rôle était d’observer, d’accueillir et de laisser résonner en moi.
Alors que la facilitatrice allait clôturer la session je n’ai plus pu me contenir.
J’ai dit :

– Non ! On ne peut pas clôturer ici. Vous ne voyez donc pas ce qui se passe ?
Elle est entrain de… parce qu’il s’est passé… et que donc… cela appelle à…

Mon intervention m’a semblé durer une éternité.
J’étais entrain de libérer verbalement une histoire dont je n’avais aucune idée.
Une histoire qui était l’histoire de ma famille et dont je n’avais pas connaissance.
C’était comme raconter une fresque vivante.

Or, ce n’est absolument pas le rôle du constellant.
On lui demande de ne pas intervenir et d’être observateur, mais là, ce n’était pas possible pour moi.
C’était juste inconcevable, sinon, la constellation n’aurait servi à rien.
Ce qui voulait être vu et reconnu pour pouvoir être réguler n’aurait pas pu l’être.
En agissant ainsi, j’avais outrepassé mon rôle, mais cela a permis de révéler un noeud de secrets de familles bien enfouis qui appelaient à enfin être libérés.

Ce qui me semblait être le but de l’opération.

Ce qui m’est resté après cette expérimentation pratique de la résonance familiales

J’ai détesté la mise en scène en mode ésotérique, chamanique, spirite… genre on appelle les esprits.
Et rien que cela m’a suffit à poser que pour la suite, merci mais non merci.

J’ai continué à étudier le sujet du trangénérationnel, j’ai expérimenté et je l’ai laissé aller.
La vie étant taquine, elle m’a même amenée à suivre une formation en constellations familiales dans le cadre de mon activité professionnelle, sans l’avoir souhaité… j’ai été désignée remplaçante d’une collègue qui devait accompagner la formatrice en constellations familiales.

Ma troisième expérience de mise en mouvement de la résonance familiale

Cette expérience a pris place à un endroit inattendu et dans un contexte inapproprié, complètement tordu.
J’avais souscrit à un accompagnement professionnel à visée d’aide à la mise en oeuvre marketing.
Cet accompagnement s’est révélé être une supercherie sous couvert formation bref du grand n’importe quoi.
Et le… je ne sais même pas comment l’appeler… pseudo formateur ?!? faisait de la constellation à l’emporte pièce sans cadre ni mesure.
C’était n’importe quoi; oui, je sais, je me répète.
Si vous préférez un peut de variété, je dirai aberrant.

Dans les différents cadres au sein desquels j’ai rencontré les constellations et le transgénérationnel, tout cela m’a semblé soit réalisé de façon trop farfelue, soit trop méthodo-théorique à appliquer à la lettre selon des protocoles trop cadrés et analytiques pour laisser place à la vie, soit du grand n’importe quoi.
Des extrêmes qui sont en absolue dissonance avec qui je suis.

J’avais aussi rencontré l’approche d’un autre « père » des constellations qui fonctionne au protocole et là, on frôlait (ou peut être bien qu’on trempait dans) le satanisme !
J’étais d’ailleurs hallucinée que des personnes appliquaient à la règles de tels protocoles sans se rendre compte de ce que cela impliquait et mettait en oeuvre.
L’ignorance couplée à mauvaises bonnes intentions est extrêmement dangereuse.

La voie des dettes karmiques

En tant que guérisseuse, puis thérapeute, puis accompagnante et ne serait-ce par rapport à mon propre cheminement personnel et mon initiation, la vie m’a amenée à visiter différents domaines, dimensions, strates, plans de manifestation… et la question de l’incarnation, de l’âme et du karma sont au centre même de ce que j’observe, de ce qui se joue, pour les personnes que j’accompagne, que je cotoie et pour moi au quotidien.

Or, depuis quelques années et encore plus depuis peu, j’observe les imbrications qui relient tous les domaines.
Les éléments qui ne sont pas sur le même plan interagissent tout de même.
Cela peut sembler absolument dingue et pourtant c’est le cas, même en ayant des natures absolument autres.

Le karma familial

L’objet et le pourquoi de cet article est aussi de vous parler du karma familial.
Pourquoi choisi-t-on de s’incarner dans une famille ?
Parce que cette famille est le terreau idéal pour que nous puissions libérer notre karma individuel qui est en résonance avec le karma de la famille.

J’ai déjà abordé la notion de karma.
Dans ma perception, le karma n’est pas une fatalité.
C’est un point de départ.

Pour prendre une image métaphorique, le karma ce sont les cartes qui nous sont distribuées au début d’une partie de cartes.
Par la suite, les cartes peuvent être changées et elles peuvent aussi être associées différemment pour en faire quelque chose de bien.

Or les cartes de départ qui sont mises dans nos mains ont été transmises par notre famille.
Famille que nous avons choisi avant de nous incarner.
Car les cartes que cette famille pourrait nous fournir sont en résonance avec notre propre karma individuel.
Et constituent ainsi la matière première nécessaire pour que nous puissions réaliser les apprentissages pour lesquels nous nous incarnons.

Nos apprentissages de vie ont une résonance familiale

Cette résonance familiale est présente de fait puisque notre matière première de travail est fournie par la famille. Ce que nous mettons en oeuvre résonne donc aussi avec la famille.

C’est à cet endroit que l’équilibre entre le donner et le recevoir prend place :
La famille nous accueille et nous permet de nous incarner.
Elle nous fournit donc les conditions nécessaires pour que nous puissions réaliser nos apprentissages.
Et en contre-partie nous lui offrons la résonance de notre travail.
Ce que nous dénouons pour nous, nous le dénouons aussi pour elle.
C’est un contrat gagnant-gagnant.

Je suis toujours peinée lorsque j’entends des personnes clamer haut et fort qu’il est injuste qu’elles travaillent sur elles au bénéfice de leur famille alors que leur famille ne leur apporte rien en dehors de casseroles et de mauvaises choses.
Ceci est un mensonge d’orgueil dont elles souffrent doublement puisqu’en retour elles souffrent de l’injustice que leur confère leur propre illusion.

La réconciliation pour travailler à harmoniser la résonance familiale

La vie ayant probablement décidé qu’il était temps pour moi de passer à l’étape suivante.
Je suis tombée, par hasard, au fil de vidéo youtube sur une vidéo d’un homme âgé qui au premier abord faisant des mises en situation qui amenaient des réactions étranges.
L’ambiance était au recueillement, à l’étude et l’observation silencieuse.

Cette vidéo, était en allemand et en espagnol, tout y était très lent et la qualité sonore était effroyable. Pourtant, j’ai continué à la regarder comme captivée par quelque chose que je ne m’expliquait pas.
Et tout à coup, il s’est passé quelque chose en moi : une révélation.
Ce que cet homme mettait en oeuvre, c’est cela que j’avais cherché et qui avait tant manqué.

En regardant le détail de la vidéo, je découvrais qu’il s’agissait de Bert Hellinger.
Le père véritable père des constellations familiales ou plus justement des constellations de famille.
Malgré cette torture auditive, il venait de me réconcilier avec les constellations familiales et je comprenais enfin l’utilité d’avoir appris l’espagnol alors que cela n’avait jusque-là aucun sens pour moi.

Et vous, comment avez-vous expérimenter la résonance familiale ?

Aimeriez-vous expérimenter les constellations familiales pour appréhender la résonance familiale sous un autre angle ?