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Les enfants ne sont pas de petits adultes

Les enfants ne sont pas de petits adultes. Ils sont des enfants. Un point c’est tout. Ici, rien n’est négociable. Il n’y a rien à regarder. Pas de mais possible.

Chaque adulte devrait garder cela précieusement à l’esprit. Considérer que les enfants sont de petits adultes, quel que soit leur âge est une grossière erreur.
Car alors, nous faisons entrer dans leur royaume d’enfants des sujets qui sont des monstres face auxquels ils n’ont aucun moyen de se préserver.

J’en profite d’ailleurs pour rappeler ici que physiologiquement et énergétiquement parlant, il serait plus juste de considérer qu’un enfant devient adulte à 21 ans

Le rôle de l’adulte et d’autant plus du parent et des les accompagner et de les préserver pour qu’ils puissent devenir plus tard, des adultes sains et fonctionnels

Pour que l’enfant puisse devenir un adulte fonctionnel, il est essentiel de lui permettre de vivre sa vie d’enfant. Cela implique qu’il puisse faire du bruit, salir, faire des bêtises, des erreurs, être joyeux, ne pas toujours respecter les règles et la bienséance, dire des choses que les adultes ne veulent pas entendre, voir ou reconnaitre… Cela ne veut évidemment pas dire qu’il fasse tout laisser faire. Absolument pas, il s’agit de recadrer autant de fois que nécessaire sans chercher à la casser, sans le rabaisser, sans le réprimander à la même hauteur et mesure que nous le ferions avec un adulte.

Mon enfant est mon meilleur ami ou mon confident

Au-delà du caractère agréable que cela peut avoir pour l’adulte, l’enfant n’a pas sa place ici. L’enfant n’est pas le meilleur ami de son parent. Cela serait très dysfonctionnel. Comment alors, prétendre pouvoir être exemplaire ou vouloir faire preuve d’autorité. Alors certes, ne confondons pas tout cela ne nous empêche pas d’être un parent aimant ou d’avoir des moment de complicité ou avoir des temps d’échanges parent-enfant. Mais chaque adulte se doit d’être vigilant à ne pas franchir la ligne.

Certains trouvent drôle et amusant que fiston soit un mini-papa. Mais ceux-là ne se rendent pas compte de ce qui se joue ici. Il serait important d’amener de la conscience ici. Bien sur que les enfants ont par nature, une attirance pour le mimétisme. C’est même ainsi qu’ils apprennent et se développent. Mais il est essentiel que l’enfant comprenne qu’il n’a pas à hériter des loyautés et des problèmes de papa. Or, s’il s’identifie à lui est devient un mini lui, il y aura peu de chance que la distinction puisse se faire.

Faire allégeance à papa ou maman est rarement une bonne idée.

Par ailleurs, ce que nous sommes amener à partager avec un ami adulte n’a pas à être partagé à un enfant. Un enfant est un enfant. L’espace qui est le sien est celui des discussions d’enfants. En se confiant à un enfant, on l’amène à se positionner au-dessus de l’adulte, en juge et en supériorité. Aucun enfant ne devrait être positionné ici.

Il est bon de laisser les enfants en dehors des histoires d’adultes

C’est la seule manière de pouvoir préserver l’enfant de loyautés et d’injonctions dont il ne saurait que faire et qui auraient des conséquences souvent néfastes à longs termes.

L’intimité des parents et la sexualité des adultes n’ont pas à avoir de contact avec l’enfant. Même si l’enfant rechigne à aller se coucher tôt et que cela interfère avec le souhait de papa d’avoir des rapports intimes avec maman n’a pas à arriver jusqu’à ses petites oreilles. Quant bien même papa trouverait cela approprié. J’entends d’ici les « Oh ! ça va, c’est pour rire, de toutes façon, il ne comprend pas ! « .

Même si les enfants ne sont pas de petits adultes, ils ne sont pas bêtes pour autant !

Il serait urgent d’arrêter de prendre les enfants pour des imbéciles même si les enfants ne sont pas de petits adultes.

Ce n’est pas parce qu’un enfant ne parle pas qu’il ne comprend pas ce que vous dites. De même, arrêtons d’être dupes, ce n’est pas parce qu’on ne dit pas ou qu’on avoue pas à un enfant qu’il ne sait pas.

Les enfants sont hyper sensibles pour la très grandes majorité d’être eux. Alors, quand il vous sent triste et qu’il vous demande pourquoi. Ne lui répondez pas : Non, tout va bien. Car alors, vous ne le préservez pas, vous lui suggérez que ces ressentis sont faux. Vous lui apprenez donc qu’il serait bon de se fermer à ses ressentis pour ne pas se tromper.

Il est plus approprié de lui dire que : Oui, je suis un peu triste mais tu n’as pas besoin de t’inquiéter pour cela. Ce n’est pas de ta faute.

Il est souvent important de partager à l’enfant que ce n’est pas ed sa faute car les enfants ont une grande propension à la culpabilité. Quand un parent va mal, l’enfant croit naturellement que c’est de sa faute.

Aimer son enfant, c’est aussi lui donner les conditions pour garder sa place d’enfant et préserver sa vie d’enfant.

Pour un monde harmonieux qui fonctionne dans le bon sens, chacun doit avoir sa place. Aimer véritablement son enfant implique d’être vigilant.e à préserver la bonne place de l’enfant et notre juste positionnement d’adulte et d’enfant.

Par ailleurs, il est une mauvaise habitude assez commune qui consiste à inconsciemment amener l’enfant à prendre position pour papa ou maman en cas de conflit.

Or, cette invitation à faire fidélité à toujours des conséquences néfastes car pour être un adulte sain et équilibré, l’enfant doit avoir aimé et accepté à la fois son père et sa mère tels qu’ils sont avec les avantages et leurs inconvénients, leurs qualités et leurs défauts.
C’est la seule façon pour lui de pour pouvoir être entier et accompli.

Alors certes, nous n’aimons pas ceci ou cela chez notre ex et nous le repoussons à cuase de cela. Mais cela nous concerne, nous pourrons trouver un autre compagnon ou une autre compagne. Or, l’enfant lui ne pourra pas avoir un autre parent.

La tentative de tenir les enfants à distance d’un des parents, de les contraindre à devoir faire un choix entre le père et la mère, ou bien encore l’exhortation : « ne deviens surtout pas comme …» est condamnée à l’échec.
L’enfant ne peut, par fidélité absolue aux deux parents, faire autrement que donner sa préférence à celui qu’il ne devrait pas suivre, et, au contraire, reprendre à son compte précisément ce qui chez cette personne lui a été interdit.
Même si ce type d’exhortation part d’une bonne intention, elle engendre tout le contraire.
Si par contre un enfant a la permission de devenir comme son père ou sa mère, il se libère du carcan.
Il peut alors prendre ce qui est bien et laisser ce qui ne lui convient pas.


– Marlies Holitzka & Elisabeth Remmert, « Guérir dans sa famille »




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